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“Slava Ukraini” de BHL : un nouvel échec financé par l’argent public

Le célèbre Bernard-Henri Lévy, mieux connu sous le nom de BHL, persiste et signe avec son dernier film “Slava Ukraini“, financé une fois de plus par l’argent public, malgré sa fortune personnelle estimée à 215 millions d’euros. Loin d’être une première, ses précédents films ont également bénéficié de la générosité du contribuable et ont, eux aussi, connu un succès des plus modestes. “Slava Ukraini” n’échappe pas à la règle, avec un arrêt brutal en salle au bout de seulement 3 semaines et un maigre score de 2910 entrées. Comble de l’ironie, le film a été sévèrement critiqué par les spectateurs d’Allo Ciné qui lui attribuent une note de seulement 0,8/5, tandis que la presse, étonnamment complaisante, lui accordait la moyenne.

La fortune de BHL estimée à 215 millions d’euros

En 1996, le magazine économique Challenges classe la famille Lévy comme 187e plus grosse fortune française avec 455 millions de francs. En 2004, « BHL pèse aujourd’hui 150 millions d’euros », reconnaît un de ses proches dans un article du Parisien. Le magazine People with Money l’estime à près de 215 millions d’euros, ce qui le place en bon rang parmi les plus grosses fortunes de France. Pour établir son classement, le magazine a tenu compte des gains directs mais aussi des revenus issus des partenariats publicitaires, des royalties et tout autre investissement.

Bernard-Henri Lévy : flops et financements publics en pagaille

Précédemment, Bernard-Henri Lévy avait publié un livre, “Sur la route des hommes sans nom », composé de huit reportages ayant déjà été publiés dans divers magazines. Ces reportages ont également été filmés pour créer un documentaire intitulé “Une autre idée du monde”. Le budget prévisionnel du documentaire était de 2,8 millions d’euros, comparé au budget moyen d’un documentaire pour le cinéma de 570 000 euros et de 185 000 euros pour la télévision.

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Les voyages et l’hébergement des équipes devaient coûter 1,2 million d’euros. BHL a signé un contrat de 50 000 euros pour le scénario et la co-réalisation. Le financement provient du CNC, de la région Île-de-France (80 000 euros), François Pinault, Orange, Canal Plus et France Télévisions (500 000 euros).

France Télévisions a précédemment financé des films de BHL : Princesse Europe (230 000 euros), Mort à Sarajevo (300 000 euros), American vertigo (225 000 euros), Bosna (600 000 euros) et Le jour et la nuit (1,26 million d’euros). Les audiences de ces films ont souvent été faibles : American vertigo (131 000 téléspectateurs), Mort à Sarajevo (258 000 téléspectateurs). France 5 a également investi 150 000 euros dans un documentaire sur la maison de BHL à Tanger, regardé par 21 000 personnes (coût de 7 euros par spectateur).

Arte a financé plusieurs films de BHL : Peshmerga (250 000 euros), Le serment de Tobrouk (200 000 euros), Princesse Europe (200 000 euros), Le jour et la nuit (172 560 euros) et Irak : la bataille de Mossoul (90 000 euros). Les audiences de ces films ont été également faibles : Peshmerga (3 567 entrées), Le serment de Tobrouk (14 109 entrées), Une autre idée du Monde (152 entrées) !

Arte a également financé la moitié des productions des Films du lendemain (qui est en redressement judiciaire) sous BHL. Parmi ces douze films, deux tiers n’ont jamais dépassé 100 000 entrées en salles. Arte a acheté les droits du documentaire d’Arielle Dombasle, La traversée du désir, pour 5 000 euros et a financé Alien crystal palace à hauteur de 80 000 euros (2 236 entrées en salles).

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Pour le film “Slava Ukraini“, BHL aurait perçu 300 000 euros de France télévision, 50 000 euros de Patrick Drahi (plus les régions, le CNC, la Procirep, etc) selon Blast.

Notes des spectateurs des réalisations de film de Bernard Henri-Lévy sur Allo Ciné :

BHL, entre auto-promotion et délires guerriers

Bernard-Henri Lévy, le pitre de l’Elysée : De Mitterrand à Macron, il squatte le pouvoir et la sphère médiatique. “Je suis l’homme de l’avenir“, déclare-t-il sans vergogne. Ses apparitions, souvent accompagnées d’un livre ou d’un film, sont l’occasion pour lui de se faire mousser et de dispenser ses leçons de morale.

Depuis trente ans, chaque président de la République française doit subir les assauts de ce phénomène médiatique. BHL a assiégé François Mitterrand pour favoriser le destin d’Alija Izetbegović, il a tenté de s’imposer auprès de Jacques Chirac en rédigeant un rapport sur l’Afghanistan, il a persuadé Nicolas Sarkozy d’intervenir militairement en Libye et il a fait irruption chez François Hollande en flanquant les favoris de la présidentielle ukrainienne. Et le voilà maintenant qui s’invite chez Emmanuel Macron alors que ce dernier reçoit Volodymyr Zelensky.

Mais BHL ne se contente pas d’assiéger les présidents de la République, il squatte également la sphère médiatique, notamment sur Arte dont il a présidé le conseil de surveillance depuis 1993. Ses documentaires crépusculaires ravissent le Tout-Paris des médias qui le portent aux nues. Mais malgré cela, ses films n’attirent que des entrées minables.

Mais BHL ne se contente pas de faire des films qui font des bides, il s’enfonce également dans des propos caricaturaux et excessifs. Ainsi, il qualifie les combattants de l’armée ukrainienne de “violeurs, de pédophiles, de tueurs, qu’on a sortis de prison pour aller se battre à la place des soldats, et, de l’autre, une armée citoyenne”. Et pour lui, la solution est simple : “Il faut dénazifier la #Russie”, anéantir les incarnations maléfiques que représenterait Vladimir Poutine et les dirigeants chinois, iraniens et turcs. Un véritable appel à la guerre.

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Certains de ses amis commencent à s’inquiéter de sa dérive. Mais BHL, lui, est pressé. “Je vais mourir bientôt. C’est fini. J’ai 75 ans. J’en ai plus pour longtemps”, confie-t-il à Christine Angot. Et on peut se demander si le fantôme de l’Elysée ne souhaite pas secrètement entraîner le reste de la planète dans sa chute. (Pierre Rimbert)

Conclusion

En conclusion, il est particulièrement choquant de constater que Bernard-Henri Lévy, dont la fortune personnelle est estimée à 215 millions d’euros, continue de bénéficier de financements publics pour ses projets cinématographiques. Ces derniers affichent des succès modestes, voire décevants, et sont souvent critiqués par le public. Cette situation soulève des questions légitimes sur la pertinence de l’utilisation de l’argent public pour soutenir de tels projets, surtout lorsque leur instigateur dispose de moyens financiers conséquents.

De plus, BHL persiste à s’imposer dans la sphère politique et médiatique française, faisant preuve d’une auto-promotion constante et d’une rhétorique parfois guerrière. Face à cette situation, il est essentiel de s’interroger sur le rôle joué par BHL dans le paysage médiatique et politique français et sur la manière dont les financements publics sont attribués et utilisés. Il serait peut-être temps de repenser ces mécanismes pour garantir une utilisation plus judicieuse et équitable des ressources publiques.

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