Société

Population immigrée et étrangère en France

La question de l’immigration est un sujet d’actualité qui suscite de nombreux débats et interrogations. Les statistiques ethniques étant curieusement interdites dans notre pays contrairement à d’autres, comme les USA. L’Insee a fini par réaliser une étude sur les immigrés et les étrangers en France métropolitaine seulement. Dans cet article, nous examinerons les données fournies par l’Insee pour mieux comprendre la présence des immigrés et étrangers en France, leur origine géographique, l’évolution de leur nombre et leur contribution à l’emploi du pays.

Combien y a-t-il d’immigrés et de descendants d’immigrés en France ?

En France métropolitaine, en 2019-2020, on compte 19,2 millions d’immigrés sur 64,81 millions d’habitants (chiffres 2019), soit 29.6 % de sa population totale en prenant en compte la génération actuelle et celles issues de la deuxième et troisième générations. Ce qui est considérable et difficilement acceptable.

Parmi ces immigrés, il y a 7,0 millions d’immigrés de première génération, soit 10,8 % de sa population totale. A cela s’ajoutent 7,5 millions de descendants d’immigrés de deuxième génération, soit environ 11,6 % de la population. De plus, parmi les personnes de moins de 60 ans, on dénombre 4,7 millions de descendants d’immigrés de troisième génération, ce qui équivaut à environ 7.2 % de cette tranche d’âge.

En 2021, la France comptait environ 7,0 millions d’immigrés, soit 10,4 % de sa population totale. Parmi eux, 2,5 millions ont obtenu la nationalité française. Parallèlement, la population étrangère résidant en France s’élève à 5,2 millions de personnes, représentant 7,7 % de la population totale. Parmi cette population, 4,5 millions sont des immigrés sans nationalité française, tandis que 0,8 million sont nés en France mais ont une nationalité étrangère. Au total, environ 8,7 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, ce qui équivaut à environ 12,8 % de la population.

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Quelle est la fécondité des femmes immigrées en France ?

La fécondité des femmes immigrées résidant en France reste plus élevée que celle des femmes nées en France, malgré une baisse observée entre les générations 1950 et 1970. Les immigrées nées entre 1960 et 1974 ont eu en moyenne 2,35 enfants, contre 1,86 pour les Françaises sans ascendance migratoire directe.

Cette fécondité varie fortement selon l’origine géographique :

  • Les femmes originaires d’Afrique hors Maghreb ont la descendance la plus nombreuse (2,93 enfants), avec une proportion importante de grandes familles (20% avec au moins 5 enfants).
  • Les Maghrébines, Turques et Moyen-Orientales ont également une fécondité soutenue (environ 2,8 enfants).
  • À l’inverse, les Européennes (hors Europe du Sud) et Asiatiques (hors Moyen-Orient) ont une fécondité proche de celle des Françaises (1,76 enfant) avec davantage de femmes sans enfant.

Il est évident pour toute personne attentive que les taux élevés d’immigration et de fécondité chez les femmes d’origine orientale et africaine contribuent largement à ce que certains appellent le “grand remplacement“, comme le mentionne Renaud Camus dans son livre.

Ces fortes disparités selon l’origine et le milieu social reflètent l’hétérogénéité des comportements en matière de fécondité au sein de la population immigrée. Elles soulignent l’importance des politiques d’intégration.

Profil des immigrés arrivés en France en 2021

En 2021, 246 000 immigrés sont entrés en France, contre 272 000 en 2019. 41 % des immigrés arrivés en France en 2021 sont nés en Afrique et 32 % en Europe. Les pays de naissance les plus fréquents pour les immigrés entrés en France en 2021 sont le Maroc (9,4 %), l’Algérie (6,5 %), la Tunisie (4,7 %), l’Espagne (3,9 %), l’Italie (3,5 %) et l’Afghanistan (3,3 %).

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Les niveaux de diplôme sont plus polarisés que dans la population générale, avec 24% de non diplômés mais 51% de diplômés du supérieur. Les femmes immigrées sont plus diplômées que les hommes. Les Européens ont moins souvent aucun diplôme (20%), tandis que les Asiatiques et Américains sont plus souvent très qualifiés (57% et 60% de diplômés du supérieur).

Concernant l’emploi, seulement 33% des immigrés de plus de 15 ans sont en emploi début 2022, davantage les hommes (40%) que les femmes (27%). De fortes disparités existent selon les origines, avec 49% des Européens en emploi contre 24% des Africains et Asiatiques, en lien avec l’âge, le niveau de qualification et les droits au travail.

Caractéristiques des immigrés arrivés en France en 2021
Caractéristique Afrique Europe Asie Amérique, Océanie
Femmes (en %) 51 51 46 55
Âge à l’arrivée (en années) 18 19 20 20
Âge médian (en années) 25 28 26 28
Troisième quartile (en années) 34 44 34 39
Aucun diplôme (en %) 29 20 26 16
Brevet des collèges, CAP ou BEP (en %) 11 14 6 6
Baccalauréat ou équivalent (en %) 12 17 11 18
Diplôme du supérieur (en %) 47 49 57 60
En emploi (en %) 24 49 24 39
Chômeurs (en %) 25 9 15 18
Étudiants (en %) 22 15 24 19
Inactifs hors étudiants (en %) 29 27 37 25
Ensemble
Nombres d’entrées en 2021 101,000 78,000 42,000 25,000

La situation de l’immigration en France soulève des préoccupations alarmantes. Avec un nombre croissant d’immigrés et de descendants, il est essentiel de prendre en compte les défis et les implications socio-économiques qui en découlent. Des politiques d’intégration efficaces et une gestion adéquate des flux migratoires sont nécessaires pour assurer une harmonie sociale et une coexistence pacifique. Il est crucial de trouver des solutions équilibrées qui tiennent compte à la fois des besoins des immigrés et des impacts sur la société d’accueil. Le dialogue et la compréhension mutuelle sont essentiels pour aborder cette question complexe et pour garantir un avenir harmonieux pour tous.

Image par Ian Ingalula

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