Culture

Charte de Munich (1971) : déclaration des devoirs et des droits des journalistes

La Charte de déontologie de Munich (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes), est une référence européenne concernant la déontologie du journalisme, en distinguant dix devoirs et cinq droits. Elle a été signée les 24 et 25 novembre 1971 à Munich et adoptée par la Fédération européenne des journalistes. Le texte reprend les principes de la Charte des devoirs professionnels des journalistes français écrite en 1918 et remaniée en 1938, pour y préciser les devoirs et les droits permettant de les respecter. La Charte de Munich a été adoptée depuis par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), par l’Organisation internationale des journalistes (OIJ) et par la plupart des syndicats de journalistes européens.

Les dix devoirs de la charte de Munich

  1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
  2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
  3. Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou dans le cas contraire les accompagner des réserves nécessaires; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents.
  4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
  5. S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
  6. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
  7. Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
  8. S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement, ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
  9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
  10. Refuser toute pression et n’accepter de directive rédactionnelle que des responsables de la rédaction. Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d’observer strictement les principes énoncés ci-dessus. Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n’accepte en matière d’honneur professionnel que la juridiction de ses pairs, à l’exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.
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Les cinq droits de la charte de Munich

  1. Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés.
  2. Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de l’organe d’information auquel il collabore, telle qu’elle est déterminée par écrit dans son contrat d’engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.
  3. Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience.
  4. L’équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit être au moins consultée, avant toute décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion des journalistes.
  5. En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant la sécurité matérielle et morale de son travail ainsi qu’à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien, et suffisante pour garantir son indépendance économique.

Tags : Déclaration, droits des journalistes, charte de Munich, devoirs des journalistes

Image de couverture par Hands off my tags! Michael Gaida

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