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Qatargate : décryptage du scandale de corruption au Parlement européen

Le 9 décembre 2022, l’Union européenne était secouée par un scandale de corruption majeur surnommé “Qatargate“. Des perquisitions menées par les autorités belges ont révélé d’importantes sommes d’argent en espèces et ont conduit à l’arrestation de plusieurs représentants politiques. Cette affaire de corruption et d’ingérence par des États étrangers a éclaboussé le Parlement européen, suscitant des discussions et des enquêtes approfondies.

Les événements du 9 décembre 2022

Le scandale du Qatargate trouve ses origines en 2021 lorsque les services de renseignement belges ont commencé à enquêter sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen impliquant des agents marocains. Au cours de leurs investigations, ils ont découvert l’implication du Qatar. Le 9 décembre 2022, l’eurodéputée grecque Eva Kaïlí, alors vice-présidente du Parlement européen, a été interpellée à son domicile de Bruxelles, en possession de 150 000 euros en espèces dissimulés dans des bagages à main. Son père a également été intercepté avec près de 500 000 euros alors qu’il tentait de prendre la fuite. Au total, 1,5 million d’euros ont été saisis lors de cette journée, lors de 16 perquisitions au total. Plusieurs personnes ont été placées en détention provisoire et l’enquête est dirigée par le juge belge Michel Claise, spécialiste de la criminalité financière.

Implication du Qatar dans le scandale du Qatargate

Le Qatar a joué un rôle clé dans le scandale du Qatargate. Le ministre du Travail qatari, Ali bin Samikh Al Marri, a été invité à témoigner devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen le 14 novembre 2022. Certains députés considérés comme favorables au régime étaient présents lors de cette audition et ont cherché à influencer les débats en évitant toute critique envers le Qatar. Les réponses du ministre auraient été préparées à l’avance par des personnes impliquées dans l’affaire afin de protéger la réputation du pays à l’approche de la Coupe du monde de football organisée à Doha.

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Les principaux accusés et suspects dans le Qatargate

Le réseau de corruption mis en lumière par le scandale du Qatargate implique plusieurs anciens et actuels eurodéputés, des assistants parlementaires et des représentants d’ONG et d’organisations syndicales. L’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri est considéré comme le chef de file présumé de cette organisation. Eva Kaïlí, qui était vice-présidente du Parlement européen, n’est qu’un élément de ce réseau plus vaste. D’autres eurodéputés, tels qu’Andrea Cozzolino et Marc Tarabella, sont également suspectés d’implication. Des interpellations et des mesures judiciaires ont été prises à leur encontre, mais d’autres noms circulent également dans l’affaire.

Les mesures pour contrôler le lobbying

Le scandale du Qatargate a révélé des failles dans la régulation des activités de lobbying au sein du Parlement européen. Actuellement, le registre de transparence est le principal outil encadrant le lobbying au niveau européen. Cependant, des réformes sont en cours d’étude pour renforcer la transparence et réduire les risques de corruption à l’avenir. Une proposition de modification des règles de transparence a été faite par la présidente du Parlement européen, visant à renforcer l’intégrité et la responsabilité des députés. De plus, la Commission européenne a présenté les grandes lignes d’un futur organe éthique européen chargé d’établir des normes communes pour l’ensemble des institutions européennes.

Le scandale du Qatargate a mis en lumière les problèmes de corruption et d’ingérence politique au sein du Parlement européen. Les mesures prises pour lutter contre la corruption et renforcer la transparence sont en cours d’étude et de mise en œuvre. La réforme des règles de transparence, la création d’un organe éthique européen et d’autres mesures visent à éviter de tels scandales à l’avenir. Cependant, les réactions à ces propositions sont mitigées, certains estimant qu’elles ne vont pas assez loin pour garantir l’intégrité du processus politique. L’affaire du Qatargate souligne la nécessité d’une surveillance accrue et d’une régulation rigoureuse des activités de lobbying au sein des institutions européennes.

Pour aller plus loin : https://www.touteleurope.eu/institutions/qatargate-tout-comprendre-au-scandale-de-corruption-qui-touche-le-parlement-europeen/

Image par Erich Westendarp

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