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La future présidence hongroise du Conseil de l’UE gêne la doxa mondialiste

La prochaine présidence de la Hongrie au Conseil de l’Union européenne (UE) à partir de juillet 2024 suscite une vague d’inquiétudes et de controverses parmi les membres de l’UE. Le style de gouvernance de Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, et sa proximité avec le Kremlin provoquent des alarmes parmi certains États membres de l’UE, remettant en question la capacité de la Hongrie à assumer la présidence du Conseil.

La Présidence tournante du Conseil de l’UE

La présidence tournante du Conseil de l’UE est un rôle essentiel joué par chaque État membre, durant une période de six mois. C’est un mécanisme précis et régulier, semblable au mouvement des astres. Le calendrier des présidences est fixé longtemps à l’avance, dans ce cas jusqu’en 2030.

Le rôle principal du pays assumant la présidence consiste à faciliter le progrès des travaux législatifs de l’UE en suscitant le compromis. En d’autres termes, il s’assure que ses invités se réunissent en harmonie, expriment leurs différences, mais se quittent en bons termes et avec un objectif commun. Le pays qui assume la présidence doit agir comme un intermédiaire neutre.

Le rôle essentiel du Président du Conseil de l’UE

Le Président du Conseil de l’UE facilite les travaux législatifs. Il préside les réunions du Conseil et représente l’UE à l’international. Il contribue également à l’établissement de l’ordre du jour. Son rôle central inclut la promotion des discussions et des négociations entre les États membres. Il gère les réunions pour garantir leur bon déroulement. Il représente l’UE lors des sommets et interactions internationaux. Enfin, le Président du Conseil prend des décisions stratégiques sur les priorités de l’UE. Pour ce rôle, des compétences diplomatiques, un leadership stratégique et une compréhension des enjeux politiques sont essentiels. Ce que Viktor Orbán semble avoir.

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Les préoccupations des membres de l’UE

La perspective de la Hongrie assumant cette présidence en juillet 2024 soulève cependant des inquiétudes parmi les membres de l’UE. La cause de ces préoccupations est l’approche jugée illibérale du gouvernement du Premier ministre Viktor Orbán, qui, conjuguée à sa proximité avec le Kremlin, suscite des doutes sur sa capacité à agir en tant que facilitateur neutre. Le Parlement européen, en réponse à ces inquiétudes, a adopté une résolution demandant au Conseil de trouver une solution pour protéger les valeurs de l’UE. De plus, la Hongrie a eu de nombreux conflits avec l’UE, particulièrement sur des questions liées à l’indépendance de la justice et au pluralisme médiatique, ce qui pourrait compromettre son rôle d’intermédiaire neutre.

La Réaction Hongroise

La Hongrie n’a pas répondu silencieusement à ces inquiétudes. La ministre hongroise de la Justice, Judit Varga, a qualifié la résolution du Parlement européen de “pression politique”, la considérant comme “insensée”. En outre, elle a publié une photo d’elle en réunion avec ses homologues espagnol et belge, dans une possible tentative de montrer le soutien de ces pays. Cela soulève la question de savoir si certains pays de l’UE sont prêts à coopérer avec la Hongrie malgré les préoccupations des défenseurs d’une gouvernance mondiale qui s’opposent à la souveraineté de leur propre État, contrairement à Viktor Orbán.

Les Options de l’UE face à la Présidence Hongroise

Face à la perspective d’une présidence hongroise souverainiste, l’UE examine plusieurs options pour protéger ses valeurs et maintenir l’ordre du processus législatif. Voici les différentes options envisagées:

  1. Réduire la coopération: L’UE pourrait choisir de limiter la coopération avec la présidence hongroise à un strict minimum. Cela permettrait de minimiser l’influence de la Hongrie tout en maintenant une certaine continuité dans les affaires de l’UE.
  2. Revoir l’ordre des présidences: Une autre option serait de modifier l’ordre des présidences pour que d’autres États membres prennent le relais de la Hongrie. Cependant, cette option pourrait être perçue par la Hongrie comme une violation de ses droits selon les traités de l’UE.
  3. Promouvoir le dialogue et le compromis: L’UE pourrait également opter pour une approche diplomatique, en encourageant le dialogue et en cherchant des compromis pour résoudre les différends. Cela pourrait aider à apaiser les tensions et à promouvoir l’unité au sein de l’UE.
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Chacune de ces options présente ses propres avantages et défis. L’UE devra donc évaluer soigneusement les implications de chaque option pour naviguer efficacement à travers cette situation complexe.

Pour faire face à ce défi, l’Union européenne devra faire preuve de diplomatie et de pragmatisme. Elle devra trouver un équilibre entre la défense de ses valeurs libérales et la préservation de l’unité entre ses États membres. Cela pourrait impliquer un mélange de négociations, de compromis et, éventuellement, de réformes institutionnelles pour garantir que la présidence du Conseil de l’UE puisse fonctionner efficacement, quelles que soient les divergences politiques et idéologiques parmi les États membres.

En tout état de cause, la future présidence de l’Union européenne par Viktor Orbán va peut-être permettre de retrouver de véritables valeurs propre à l’UE telles que souverainisme des Etats, contrôle de l’immigration, défense des valeurs européennes et indépendance face aux USA.

Crédit photo : Európa Pont, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

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