Ultracrépidarianisme : un mot adapté à la situation actuelle du COVID-19
L’ultracrépidarianisme késako ?
L’ultracrépidarianisme un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas la compétence crédible ou démontrée.
Il peut être rapproché du mot la cuistrerie. Puisqu’un cuistre, selon le Larousse, est une personne pédante qui étale avec vanité des connaissances souvent mal assimilées.
Le terme ultracrépidarianisme est utilisé pour la première fois en France en février 2014.
Ce mot est dérivé de la locution latine Sutor, ne supra crepidam, qui signifie littéralement « Cordonnier, pas au-delà de la sandale », ou, dit autrement, « Cordonnier, tiens-t ’en à la sandale ». Elle est utilisée pour avertir l’interlocuteur d’éviter de porter un jugement qui dépasse sa compétences.
Ultracrépidarianisme est un emprunt à l’anglais ultracrepidarianism, lui-même composé de l’adjectif ultracrepidarian et du suffixe -ism. Ultracrepidarian a été utilisé pour la première fois par l’essayiste britannique William Hazlitt en 1819. Il utilise alors ce mot pour qualifier le critique littéraire William Gifford.
Orthodidacte
L’ultracrépidarianisme ne dénonce pas le fait de parler sans savoir ; mais davantage le fait de s’exprimer hors de son domaine de compétence. C’est un biais cognitif qui conduit les moins qualifiés dans un domaine à surestimer leur compétence.
En cette période de pandémie du COVID-19, beaucoup de journalistes pourraient être taxés d’ultracrépidarianisme. Néanmoins, il n’y a pas besoin d’être du domaine de compétence en question pour pouvoir s’exprimer sur un sujet. Il suffit d’étayer avec des faits reconnus par des spécialistes.
En Belgique, le mot ultracrépidarianisme vient d’être élu “Mot de l’année 2021” dans la cadre d’un sondage organisé par Le Soir et la RTBF auprès d’internautes.